La Corée a réussi pendant de nombreux siècles à survivre et à s’imposer malgré sa position géographique en étau entre deux géants agressifs : la Chine et le Japon.
D’un point de vue historique, l’esprit et la volonté d’exister du peuple coréen ont été concrétisés par le mouvement de la noblesse coréenne le HWARANG-DO ou » chevalier de la fleur « . L’idéal de ce mouvement est fondé sur la recherche de la beauté, de l’harmonie et de l’épanouissement.
Les coréens se sont aussi distingués des autres pays asiatiques en codifiant un alphabet au XVe siècle, tout en conservant l’approche philosophique orientale proche de la nature et du cœur.
L’esprit du TAEKWONDO est une expression de ces différences. Il dépasse l’idée d’un art martial statique fondé sur le sacrifice. C’est au contraire une force d’épanouissement de l’individu, capable d’assimiler la tradition avec des idées modernes comme l’Esprit Olympique.
Un art martial devenu olympique
Originaire de Corée, le Taekwondo – littéralement « la Voie des pieds et des poings » – est un art martial permettant d’acquérir une force d’épanouissement et de cultiver un esprit d’ouverture.
Pratiquer le Taekwondo, c’est rechercher en permanence un équilibre personnel pour vivre en harmonie avec son environnement.
C’est aussi un sport moderne devenu discipline olympique en 2000 aux jeux de Sydney
Un code d’honneur fondé sur des valeurs historiques
L’histoire du Taekwondo est intimement liée à celle de la Corée. Au VIe siècle, se constitue le mouvement «Hwarangdo» fondé sur l’étude des arts martiaux et du bouddhisme. Cette « école de pensée », destinée aux jeunes aristocrates, reste une source d’inspiration dans la conduite de l’enseignement du Taekwondo.
Codifié dans les années cinquante en Corée, le Taekwondo est introduit en France en 1969.
Affilié successivement à la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (F.F.J.D.A) puis à la Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires (F.F.K.A.M.A), il a depuis 1994 sa propre fédération délégataire et autonome : la Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées (F.F.T.D.A).
Le Taekwondo évolue sur des bases solides mêlant tradition et modernité. Ces valeurs reconnues par les pratiquants et les partenaires de la fédération font la force de notre sport. Elles sont un concentré de celles que l’on retrouve dans notre société : la recherche du plaisir, le dépassement de soi, la persévérance, la force morale et physique, le respect d’autrui…
Le Tae Kwon Do en chiffres
- 160 pays affiliés à la WTF (The World TaeKwonDo fédération)
- 30 millions de pratiquants à travers le monde
- 2 millions de ceintures noires
- Championnat National dans tous les pays
- 16 Championnats du monde
- 12 Coupes du monde
- 8 Championnats du monde universitaire
- 13 Championnats du monde militaire
- 2 Coupes de la Francophonie
- 15 Jeux d’Asie
- 5 Jeux Pan américains
Relations avec le Comité International Olympique (C.I.O)
Son ascension est unique dans l’histoire du sport puisque 25 ans seulement se sont écoulés entre le premier Championnat du monde officiel et son inscription au tableau des disciplines Olympiques pour l’an 2000.
- 1980 : Reconnaissance par le C.I.O
- 1998 : Sport de démonstration aux J.O de Séoul
- 1992 : Sport de démonstration aux J.O de Barcelone
- 2000 : Sport Olympique aux J.O de Sydney
- 2004 : Sport Olympique aux J.O d’Athènes
- 2008 : Sport Olympique aux J.O de Pékin
- 2016 : Sport Olympique aux J.O de Rio
Historique du Tae Kwon Do français
- 1968 – Démonstration de TaeKwonDo par l’équipe coréenne lors de la coupe de France de Karaté.
- 1969 – Arrivée en France des experts coréens, le TaeKwonDo est considéré comme un style de Karaté et rattaché à la FFJDA.
- 1976 – Création de la FFKAMA, le TaeKwonDo est considéré comme art martial affinitaire.
- 1977 – La FFTDA est affilié à la WTF et crée la première coupe de France de TaeKwonDo.
- 1979 – La FFKAMA crée le Premier championnat de France de TaeKwonDo
- 1980 – LA FFKAMA change de nom et devient la Fédération Française de Karaté, TaeKwonDo et art martiaux affinitaires (FFKTAMA)
- 1984 – Le Comité d’Organisation du TaeKwonDo est créé (COT)
- 1992 – Le COT se transforme en CFT (Comité fédéral de TaeKwonDo)
- 1994 – L’AFPDO (Association Française pour la promotion du TaeKwonDo Olympique) est créée.
- Le 4 septembre, le TaeKwonDo devient discipline olympique lors de la 103ème session du CIO à Paris.
- Le 23 septembre le Comité Directeur Fédéral vote la séparation du TaeKwonDo de la FFKTAMA, à compter du 31 août 1995. L’autonomie de gestion est immédiate.
- PLZ 8 octobre se tient l’assemblée constituante du CNT ( Comité National de TaeKwonDo)
- Le 14 octobre, les statuts du CNT sont déposés à la préfecture de Paris.
- 1995 – Le 30 juin le CNT obtient l’agrément du Ministère de la jeunesse et des sports.
- Le 01 septembre le CNT se transforme en Fédération Française de TaeKwonDo et discipline Associée (FFTDA)
- Le 06 octobre, obtention de la Délégation de pouvoir par le Ministère de la Jeunesse et des sports.
- 1996 – Assemblée Générale Ordinaire Elective du Comité Régional île de France.
- Le Président de la FFTDA, le Docteur Paul Viscogliosi est élu Vise-président de l’ETU (European TaeKwonDo Union)
- 1997 – Le 26 mars, arrêté de délégation de pouvoir à la FFTDA pour les disciplines suivantes : TaeKwonDo, Hapkido, Tang soo Do, Soo Bahk Do.
- Le Président de la FFTDA, le Docteur Pau Viscogliosi est élu membre du comité exécutif de la WTF (World TaeKwonDo Fédération)
- 1998 – Le 06 mai, admission définitive du TaeKwonDo au collège des Fédérations Olympiques par décision de l’Assemblée Générale Ordinaire du CNOSF.
- 2000 – Les 14, 15 et 16 avril, organisation de la coupe du monde à Lyon.
- les 26, 27, et 28 septembre, participation des athlètes français aux Jeux Olympiques de Sydney ( une médaille de bronze obtenue par Pascal Gentil)
- Le 27 octobre, Assemblée Générale Ordinaire élective du Comité Régional île de France. Roger Piarulli est élu Président.
- 2001 – La région île de France organise la communication et les conventions partenariales avec les organismes publics (CROSIF, DRJS et Conseil Régional)
- 2003 – Premier open International Technique et Combat de Paris île de France.
- Jumelage du comité » île de France avec l’île de Jeju en République de Corée.2004 – 2ème Edition du Tournoi international Technique et Combat de Paris île de France : 19 Nations participantes (avec entre autres, l’Australie, le Japon, les Etats-Unis)
- 2004 – Jeux Olympiques d’Athènes : Myriam Baverel, médaille d’argent en + de 67kg et Pascal Gentil, médaillé de bronze en + 80kg (2 médailles sur 4 participants)
- 2005 – Roger Piarulli est élu Président de la FFTDA.
- 3ème Edition du Tournoi International Technique et Combat de Paris île de France.
- Le TaeKwonDo est confirmé comme discipline Olympique pour les jeux de 2012.
- La FFTDA célèbre ses 10 ans.
- 2006 – Yassine BELHADJ est le premier junior français à devenir Champion du Monde Junior.
- 2007 – Remise de la légion d’honneur au garde de chevalier au Docteur Paul VISCOGLIOSI, président fondateur et d’honneur de la FFTDA. Une distinction nationale remise le 19 janvier 2007 par Monsieur jean-Michel Brun, Vice président du CNOSF, dans les salons du club France.
- 2008 – Maéva MUSSO, Championne du monde juniors.
- JO DE PEKIN – Gwladys EPANGUE, médaillée de bronze.
- Roger PIARULLI est ré-élu Président de la FFTDA le 6 décembre.
- 2009 – Pascal GENTIL met un terme à sa carrière sportive à l’issue des Championnats de france, le 7 février. Compétition qu’il remporte pour la 14e fois.
- Laure SCHEUK, Bopha KONG, Nicolas SAEZ MANZAMARES deviennent Champions du Monde Para-Taekwondo lors de la première édition des Championnats du Monde Para-Taekwondo.
Origines – Histoire ancienne
Si l’on remonte dans le temps, avant notre ère, on apprend qu’il y eut en Corée une période dite des trois royaumes ; royaumes KUGURYO (37 av. J.C à 668), royaume BAEKJAE (18 av. J.C à 661), royaume SILLA (57 av. J.C à 676)
Les royaumes ont rivalisé par l’affrontement de corps militaires tels que les SONBAE pour Koguryo, les KUKSON pour Baekjae, et les HWARANG pour Silla.
Cependant dans la première période de leur histoire, c’est surtout dans le royaume de Koguryo que l’art martial s’est développé de façon importante pour deux raisons.
- La situation géographique, limitrophe avec la chine (Mandchourie du nord actuelle)
- La pratique de joutes martiales à mains nues qui étaient très prisées par la population lors de festivités.
L’art martial pratiqué alors s’appelait SUBAK ou TAKYUN selon que l’on utilisait des techniques de mains (Su) ou des déséquilibres et techniques de pieds.
Les festivals servaient également de tremplins pour la promotion au sein des services de l’état dont l’armée, et une partie du programme comprenait courses de chevaux, tir à l’arc, maniement de l’épée…etc.
L’art martial du Subak va être introduit au royaume de Silla par le biais d’une action commune des royaume de Silla par le biais d’une action commune des royaumes Silla et Koguryo pour repousser une invasion de pirates japonais. Puis les joutes de Subbak vont susciter le même engouement que sur la population du Koguryo à travers ce que l’on appellera respectivement : Subak, Dokkyomi, Taekkoni.
C’est autour du 4ème siècle que cette pratique martiale va être systématisée au sein des corps d’élites militaires de Silla.
Elle devient alors le HWARANG-DO ; mode de combat et mode de vie empreint de valeurs philosophiques proches du bouddhisme, possédant un code de conduite le HWARANG-O-KAE.
Les corps d’élite de HWARANGS vont repousser les attaques des pirates japonais et amener la signature d’un traité d’alliance avec la Chine permettant d’unifier la péninsule en seul royaume.
La Corée se réalise alors en un seul royaume Silla unifié (676 à 935 après. J.C) puis Koryo (918 à 1392), pendant lequel on relève une pratique d’art martial appelés Subak Taekyon.
C’est à cette époque que l’art martial du TANG6SU6DO (de la dynastie chinoise Tang) va être introduits dans la péninsule coréenne. Un certain mixage des techniques se produit alors dans ce que l’on va appeler selon les lieux KWON-BOP, SUBAK, TANG-SU, TAEKYUN.
Une première invasion japonaise va réanimer pour une courte durée la flamme martiale, il s’ensuivra un ouvrage le » MU YE DO BO TONG-JI « , dont le 4ème volume intitulé » Techniques de combat à mains nues « , illustre 38 mouvements ressemblant au TAEKWONDO d’aujourd’hui.
La transition : Pendant l’occupation japonaise (1910 à 1945) Les arts martiaux Coréens sont interdits. Les Japonais introduisent le Karaté et le Judo pendant 35 ans, qui assimilés par la culture coréenne deviennent le Tangsudo – Kongsudo survivance du Taekyon.
Dès la naissance de la république de Coré (1945), Tangsudo, Taesudo, Subakdo, sont pratiqués dans tout le pays puis unifié en TAEKWONDO (le 05.08.1965)
Le TaeKwonDo de 1945 à nos jours : Après la libération de l’occupation japonaise, une véritable fièvre s’empare des milieux de pratique des arts martiaux en Corée.
Le plus actif en ce domaine est le maître Song Do Ki, héritier du Taekyon l’art martial traditionnel Coréen. Sa volonté est de reconstruire l’identité nationale coréenne autour d’un art martial totalement coréen. Cependant un bon nombre de pratiques martiales de l’époque étaient d’obédience chinoise et japonaise. L’unification était donc une chose difficile. Les écoles d’alors s’appelaient Kwan et prospéraient chacune de leur côté. On peut citer les célèbres :
- Chung Do Kwan (Lee Won Guk)
- Mu Do Kwan (Hwang Ki)
- Song Mu Kwan (No Byung Jik)
- Ji Do Kwan (Lee Jong Woo)
- Yeon Mu Kwan (Jon Sang sob)
Les maîtres des kwan de cette époque sont pour la plupart encore membre du comité exécutif de la W.T.F et du Kukkiwon d’aujourd’hui.
Un déclic se produit en 1952, lors d’une démonstration effectuée par des experts de Tang Su Do devant le président de la république d’alors : Lee Sung Man.
Impressionné celui-ci demande : » quel est donc cet art martial ? « , Lorsqu’on lui répond du Tang Su Do, il s’emporte et s’exclame : » pourquoi Tang Su Do alors que notre art martial traditionnel s’appelle Tae Kyon « ?
Le mot d’ordre politique est donné et les kwan vont coréanniser leur pratique jusque dans l’étymologie, basé alors sur les caractères chinois.
En 1961, les Kwan s’unifient et forme la fédération coréenne de Tae Su Do.
En 1963, il est adopté comme sport officiel des championnats des sports nationaux coréens et en 1965 le terme de Tae Kwon Do est adopté officiellement.
En 1971, le président Park Chong Hee en fait le sport national et met en valeur systématiquement le Tae Kwon Do à toutes les manifestations nationales.
En l’espace de quelques années, environ 2000 experts sont envoyés de part le monde pour internationaliser cet art martial.
Le Kukkiwon, centre d’entraînement national propriété de l’Etat, est créé en 1972.